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En Chine, l'art contemporain a le vent en poupe

En Chine, l'art contemporain a le vent en poupe.

Les artistes en profitent pour contourner la censure. Reportage à Pékin où, à l'occasion du 60e anniversaire de la République populaire, de jeunes performeurs n'ont pas peur de défier le pouvoir.





Couché dans son mausolée, Mao fait grise mine. Les policiers chinois ont beau quadriller la place Tian'anmen pour le soixantième anniversaire de la République populaire de Chine - un défilé militaire colossal, façon Corée du Nord, s'y déploiera le 1er octobre -, on redoute qu'un idiot ne plombe la fête.

Un dissident teigneux.

Ou plutôt un artiste doux-dingue.

Un beau cadeau

Car c'est devenu la mode, ces temps-ci, chez les performeurs du coin : narguer Mao sous son immense portrait, là où plusieurs centaines d'étudiants chinois ont été tués, le 4 juin 1989. Et confirmer d'une saine grimace que la pilule ne passe pas. Architecte-designer du célèbre stade olympique de Pékin (le « Nid d'oiseau »), Ai Weiwei se promène parfois torse nu à Tian'­anmen, le mot « fuck » écrit sur la poitrine.

Le lendemain, un artiste chinois a suivi toute la journée une fourmi sur le bitume, traquant ses déplacements avec un zèle absurde. Cette fois, les policiers ont laissé faire : ils tolèrent d'autant mieux la parodie qu'ils ne la comprennent pas, ou peu.


Depuis le 15 août, trois cents performeurs sévissent ainsi à Pékin. Sans banderoles ni tracts. Juste par happenings et métaphores. Humour noir contre puissance rouge. C'est un festival, au sens propre du terme. Et même le plus gros qui ait jamais eu lieu dans le monde : dix performances par jour, pendant huit semaines. Créé en douce il y a dix ans, à six kilomètres de la ville - dès le premier jour, la police avait annulé l'événement et confisqué les passeports étrangers -, l'Open Performance Art Festival accueille depuis un mois des centaines d'artistes et de spectateurs. Une faune branchée, venue de toute la planète et réunie dans cette friche mythique, dans le nord-est de Pékin : le 798. Un lieu difficile à décrire, tant par son ampleur (640 hectares) que par ses contradictions (à la fois squat underground et grosse kermesse commerciale).

Un provocation un fuck comme cadeau à la Chine

Belle performance de Wang Chu Yu, par exemple, qui, le doigt fraîchement incisé, feuillette la Constitution chinoise en la maculant de sang. Ou encore ces installations de la dernière biennale de Pékin, située elle aussi au 798 : des bravades inquiétantes, parfois de mauvais goût - ces néons clignotants, « Arbeit macht frei » (« le travail rend libre »), référence au slogan des camps de concentration -, qui ciblent toutes, plus ou moins frontalement, les autorités chinoises.



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