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HEC, 400 euros, c'est possible à Shanghai !

HEC, 400 euros, c'est possible à Shanghai !



Je suis tombe comme beaucoup sur cet article de Marianne qui m'a fait hallucine!


“Grâce à l'Exposition universelle, Shanghai est la vitrine de la Chine pour six mois. Mais la mégalopole n'est plus l'eldorado du business. Nos jeunes Français s'y cassent les dents...
"Meilleure ville, meilleure vie ! " c'est le cri du coeur d'Haibo, la mascotte de l'Expo 2010 que l'on trouve sur tous les murs de la ville, jusque devant la fenêtre du bureau de Quentin, sous le périph intérieur. Avec son beau costard, le jeune Dunkerquois ressemble à un trader de la City, et, niveau CV, il assure : diplôme d'Audencia (dans le top 5 français des écoles de commerce), stage au siège de L'Oréal en Chine puis à celui d'Air France à Londres et enfin six mois de chinois intensif dans une université de Shanghai.


Banco ! En mars 2009, le voilà catapulté directeur des ventes d'une boîte française, créatrice de sites Web pour les PME de l'Hexagone. Au milieu de webmasters chinois, Quentin se démène pour atteindre les objectifs de ventes.


Le hic : un salaire de 450 € par mois. " Et encore, j'ai dû négocier sec avec mon patron " Et il a dû convaincre aussi ses parents.
Car débourser 22 000 € pour trois ans d'études puis voir son rejeton trimer pour un demi-Smic, cela fait forcément réfléchir. Quentin dit se rattraper avec les commissions sur chaque contrat signé et peut donc espérer jusqu'à 1 100 € les bons mois. " Ma bottom line [plancher], c'est 800 € par mois ! " se défend le jeune homme, qui paye cher son assurance maladie, un train de vie de laowai (" étranger ") et son logement en centre-ville. Quentin a découvert Shanghai en 2007 comme stagiaire. Il a été grisé par l'euphorie ambiante, les soirées d'expats débridées où, pour le prix d'une Kro dans un bistrot de Paris, on vous promet des cocktails à volonté dans le carré VIP du Bonbon, un club branché de Huaihai Lu. Comme tous ses jeunes compatriotes, il s'est enivré des success stories de Shanghai, lues dans une presse unanime pour décrire de formidables réussites professionnelles.



Aujourd'hui, c'est la gueule de bois. Si les jeunes Chinois se font encore refouler des discothèques branchées de Shanghai, ils sortent en revanche des mêmes écoles de commerce que nos yuppies français, maîtrisent deux langues avec brio et postulent - quel culot - les mêmes emplois !



De fait, les postes réservés aux expatriés fondent comme neige au soleil... tandis que les jeunes candidats français au bonheur shanghaïen continuent d'affluer, en visa touriste de un à trois mois et donc pressés de signer leur premier contrat au plus vite, à n'importe quel prix.


" C'est pitoyable de voir autant de jeunes se brader de la sorte. Et c'est leur faute si les salaires d'expatriés sur le marché du travail shanghaïen sont si bas ", fustige Angeline Douant, d'Astek, un cabinet de consultants en informatique.

Soit entre 300 et 800 € pour un Français sorti d'une école de commerce.


Comment percer alors ? Sans doute en suivant les pas de Christine Leang qui, en plus de son master de commerce à l'Inseec, jouit d'une double culture. " Mes parents sont chinois. Ils ont émigré au Cambodge puis se sont réfugiés en France pour fuir les Khmers rouges. J'ai voulu retourner en Chine pour mieux me connaître, savoir si j'aimais ce pays. " Christine quitte le Nord pour Shanghai en 2008, qu'elle intègre par la grande porte : le luxe français ! Très vite, elle devient event manager au Sens & Bund, le restaurant gastronomique des frères Pourcel, chefs étoilés qui régaleront les VIP du pavillon tricolore pendant l'Expo 2010. Le salaire de Christine ?


Ah, oui... 450 € par mois, six jours de travail sur sept et sans congés payés ni couverture santé, pour organiser les buffets Pourcel lors des séminaires et autres soirées corporate. A tel salaire, les " ambassadeurs du goût en Chine " ont fini par lui couper l'appétit ! La demoiselle a tenu une année, avant d'être débauchée par son concurrent, plus généreux.


Puis Christine est redescendue sur Terre. Elle travaille aujourd'hui dans un cabinet de conseil en restructuration, chargé de secourir les implantations occidentales foireuses. " Chez les jeunes entrepreneurs, beaucoup ont encore trop d'ego pour admettre qu'ils n'ont jamais fait d'argent à Shanghai. Ils resteront jusqu'à ce que les parents en aient marre de renflouer leur compte en banque ", voire quand leurs " indemnités Pôle emploi " perçues en France seront épuisées.


Combien sont-ils à galérer ?


Certes, ils peuplent les forums d'expatriés sur Internet ou les soirées mondaines de réseautage, mais ils demeurent très difficiles à recenser, car, " faute de visa de travail, de contrat en règle, ils sont exclus des structures officielles destinées aux entrepreneurs carrés ou aux travailleurs envoyés par leurs sièges ", reconnaît Gérard Deleens, président des conseillers du commerce extérieur français en Chine et parrain de la Jeune Chambre économique française, qui peste contre cette force vive, surdiplômée mais qui débarque en Chine la fleur au fusil et se soumettrait à tous les compromis. " Ils ont créé une offre d'emploi qui n'existait même pas il y a dix ans. Certains moutons noirs parmi les entreprises françaises s'en servent sans doute pour se lancer à moindre coût. " Au menu de ces filous, des contrats illusoires avec des périodes d'essai de six mois au lieu de un mois. Pour Fabien Guérin, directeur du cabinet de recrutement The Talent Fishers Group, " ces jeunes sont la part montante de la communauté française à Shanghai, quand les expatriés classiques, avec salaire bonifié et villa de fonction sont en voie d'extinction ". La phase des pionniers de l'expatriation est bien révolue.



Faut-il alors taper sur le patronat français installé en Chine ? " A quoi bon ? C'est difficile pour tout le monde de faire de l'argent ici, avec ou sans éthique ", grogne Gérard Deleens. Qui en est venu à la conclusion suivante : " Pour devenir millionnaire en Chine, il faut entrer milliardaire et sortir à temps. "





Cet Article me laisse reveur!



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