Fu Yandong
« Le programme que je vais mettre en scène est intitulé Porcelaine bleu et blanc. Il raconte le rêve d’un porcelainier qui, tout étonné de savoir voler, rencontre deux fantômes qui l’amènent à explorer l’histoire de la porcelaine bleu et blanc. Ce scénario apparemment simple est difficile à mettre en scène, surtout pour l’état de flottement au-dessus de la scène ».
Il précise également que ce programme avait été conçu par son père Fu Tenglong, célèbre magicien qui était vice-directeur de la Troupe des magiciens de Shanghai, président du Club des magiciens de Shanghai et juge des concours internationaux de magie.
L’idée du programme est née il y a dix ans, mais la mise en œuvre n’a commencé qu’il y a deux ou trois ans. « Sans aucune corde ni dispositif, les trois personnes non seulement volent tantôt au-dessus et tantôt au-dessous d’une assiette de porcelaine, mais aussi avancent parallèlement à celle-ci. À la fin, le porcelainier se réveille et tous trois disparaissent dans l’assiette. La mise en scène de ce tour est assez complexe et ne donne pas droit à l’erreur en ce qui concerne les accessoires et la présentation. »
Fu Yandong nous informe aussi de la plus grande prouesse du programme : un acteur sort d’un vase de porcelaine suspendu : « Jusqu’ici, personne n’a jamais présenté une telle performance, ni en Chine, ni à l’étranger. »
Âgé d’une trentaine d’années, Fu Yandong a déjà plusieurs titres, tels que membre de l’Association des magiciens chinois et membre de l’International Brotherhood of Magicians (Confrérie internationale des magiciens). Il est issu d’une famille de magiciens professionnels depuis quatre générations, ce qui est vraiment très rare.
« Dans le milieu de la magie chinoise, la magie pratiquée par notre famille se distingue par son originalité, surtout par son design et la fabrication de ses accessoires », ajoute-t-il.
Pour la réussite des spectacles de magie de grande envergure, le design des dispositifs joue un rôle primordial; il requiert non seulement un esprit ingénieux et logique, mais aussi lance un défi aux limites de l’imagination humaine.
Dans son entrepôt, Fu Yandong présente les accessoires qu’il a lui-même fabriqués pour les compétitions de magie. |
« Il faut que le magicien consacre toute son énergie à chacune des étapes, répète inlassablement jusqu’à la perfection et fasse particulièrement attention aux moindres détails, sinon il court le risque d’un échec sur scène », explique Fu Yandong, en précisant ensuite que les gros accessoires de porcelaine bleu et blanc ont été changés trois fois, et les assiettes de porcelaine, deux fois. « Mon père a investi toutes ses économies dans ce programme, dans lequel nous plaçons l’espoir de faire découvrir la quintessence de la grande magie traditionnelle chinoise au monde entier. »
Le numéro de magie le plus célèbre de la famille Fu est un tour de télépathie que Fu Tenglong et son fils Fu Yandong ont présenté en 1996 à l’ex-président chinois Jiang Zemin, qui a participé en personne au spectacle. Ce dernier a donné un paquet de cigarettes à Fu Tenglong, qui a ensuite demandé à son fils, dont les yeux étaient bandés, de deviner ce qu’il tenait à la main. « Un paquet de cigarettes, et il y en a 17. » Jiang Zemin a compté le nombre des cigarettes, et celui-ci s’élevait effectivement à 17. À la suite de ce programme, de nombreuses personnes sont venues les chercher, et une femme enceinte leur a même demandé le sexe de son bébé! « J’ai consacré plusieurs années à développer cette capacité. Si vous me montrez un billet, je suis en mesure de vous dire son numéro », précise Fu Yandong.
Ce jeune magicien a connu son premier contact avec la magie à l’âge de six ans, mais il n’a commencé à s’y intéresser qu’à seize ans, lorsqu’il a eu l’occasion de jouer au Japon. Cette première expérience a suscité chez lui un sentiment de fierté, et il est vraiment tombé amoureux de la magie. Diplômé du département de finance internationale de l’École normale supérieure de la Chine de l’Est à Shanghai, Fu Yandong n’a pas embrassé de carrière dans la banque, mais a commencé à exercer en tant que magicien. « Je me suis rendu compte de mes faiblesses en présentation, alors que la magie d’envergure sur scène exige une parfaite dextérité. Par conséquent, j’ai suivi des cours de danse auprès de spécialistes », indique Fu Yandong.
Il vaut la peine de mentionner qu’aujourd’hui il fait preuve d’une maîtrise exceptionnelle dans plusieurs styles de danse ethnique, en danse folklorique, ballet, danse classique et danse moderne.
Installé ensuite à Beijing, Fu Yandong s’est également inscrit dans une maison de disques : « Comme tous les membres de ma famille, j’ai envie d’expérimenter de nouvelles idées. Je veux tenter de lier les chansons à la magie »,
Leur présentation a remporté l’approbation du public qui leur a décerné le troisième prix du concours « Mes programmes favoris ». « La magie est entrée dans une nouvelle ère. Si elle demeurait de la magie pure, elle perdrait de plus en plus de spectateurs. Il est aujourd’hui nécessaire que le magicien ait une large connaissance dans de nombreux domaines »
Il espère ajouter des éléments de théâtre et de xiaopin (petit drame comique chinois) à la magie contemporaine pour la renouveler.
En outre, il s’efforce de persuader la jeune magicienne chinoise Shen Juan, qui jouit d’une grande notoriété à l’échelle mondiale, de participer à son programme lors des WCM en juillet. En faisant apparaître aux spectateurs 5 000 fleurs en 8 minutes, Shen Juan a gagné la médaille d’or de la Society of American Magicians lors de sa conférence annuelle en 2007. En 105 ans, ce prix n’a été accordé qu’à huit personnes; Shen Juan est la première magicienne chinoise à le remporter.
« Nous aspirons à susciter l’admiration des juges et des spectateurs à travers les charmes de la magie, des magiciens et de la culture traditionnelle chinoise », conclut Fu Yandong.
source china Today
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