RSS

La Chine et la bouffe importée : un marché d’opportunités

Quand je suis arrivé en Chine, je pensais naïvement que j’allais devoir me passer de fromage, de vin ou de chocolat français. À l’époque, dans mon supermarché de quartier, il y avait bien quelques produits étrangers, mais c’était rare et cher. Dix ans plus tard, le paysage a complètement changé : la Chine est devenue l’un des plus grands importateurs de produits alimentaires au monde. Et pour un expat qui vit ici, c’est une révolution au quotidien – mais aussi une gigantesque opportunité économique.

Des rayons qui racontent une histoire

Quand je fais mes courses dans un supermarché haut de gamme de Shanghai ou de Pékin, je suis toujours frappé par la diversité des produits importés : vin de Bordeaux, saumon de Norvège, bœuf australien, huile d’olive espagnole, chocolat suisse, bière allemande. Même les grandes enseignes locales comme Hema (盒马, propriété d’Alibaba) ou Ole’ affichent des rayons “进口食品” (produits importés) bien fournis.

La demande est là, portée par une classe moyenne urbaine qui veut consommer “mieux”, avec plus de variété et une image de qualité. Pour mes amis chinois, manger un steak de bœuf importé, boire un verre de vin rouge français ou offrir des biscuits européens, c’est un signe de statut social, mais aussi une expérience culturelle. 

Pourquoi la Chine importe autant

Il y a plusieurs raisons simples :

  1. Sécurité alimentaire : les scandales passés (comme celui du lait contaminé en 2008) ont marqué les esprits. Beaucoup de consommateurs font confiance aux labels étrangers.

  2. Goût pour l’exotisme : essayer de nouvelles saveurs, c’est tendance, surtout chez les jeunes urbains.

  3. Pouvoir d’achat en hausse : une partie croissante de la population peut se permettre d’acheter des produits importés régulièrement.

  4. Insuffisance locale : certaines filières, comme le lait ou le bœuf de haute qualité, ne suffisent pas à couvrir la demande.

Résultat : la Chine importe massivement. Fruits tropicaux, produits laitiers, viande, céréales, boissons alcoolisées… tout y passe.

Top produits vendus en importé d'après seoagencychina 



Anecdote d’expat : le fromage et moi

Je me souviens de ma première mission à Pékin, quand j’avais eu une envie folle de fromage. lol 

 À l’époque, trouver un camembert relevait du parcours du combattant. Aujourd’hui, dans les grandes villes, il y a des rayons entiers de fromages importés, et même des bars à fromage ! Quand j’ai fait découvrir un plateau de fromages français à mes collègues chinois, ils étaient intrigués, certains un peu rebutés par l’odeur, mais au final séduits par l’expérience.

Ce genre de moment me fait réaliser que derrière chaque produit importé, il y a une histoire de découverte culturelle.

Opportunités pour les entreprises étrangères

De mon point de vue d’expat observateur, les opportunités sont énormes, à condition de comprendre le marché chinois : 

  • Positionner la qualité et la sécurité : les consommateurs chinois attachent une grande importance aux labels, aux certifications, et à l’image de marque.

  • S’appuyer sur l’e-commerce : les plateformes comme Tmall Global, JD Worldwide ou Kaola permettent d’importer et de vendre directement aux consommateurs sans passer par les circuits traditionnels.

  • Raconter une histoire : en Chine, la provenance compte autant que le produit. Dire qu’un vin vient de Bordeaux ou qu’un chocolat est fabriqué en Suisse, c’est un argument puissant.

  • Adapter le marketing : les campagnes doivent parler aux jeunes générations connectées, souvent via WeChat, Douyin (TikTok chinois) ou Xiaohongshu.

  • Penser aux cadeaux (礼品, lǐpǐn) : beaucoup de produits importés sont achetés comme présents pour la famille, les amis ou les partenaires d’affaires. 

China becomes world's largest food importer

Le vin et les fruits : deux exemples marquants

  • Le vin : en tant que Français, je ne peux pas m’empêcher de sourire en voyant le succès du vin importé. Certes, l’Australie, le Chili et l’Espagne sont très présents, mais la France reste un symbole. Mes amis chinois adorent apprendre à “déguster”, même si souvent ils mélangent le vin avec du soda ou le boivent cul-sec pendant les banquets.

  • Les fruits : la Chine importe énormément de cerises du Chili, de durians de Thaïlande ou de mangues des Philippines. Ces fruits sont devenus des produits à la mode, offerts pendant le Nouvel An chinois ou consommés comme des articles de luxe.

Les défis à ne pas sous-estimer

Bien sûr, tout n’est pas simple. Il y a des barrières réglementaires, des droits de douane, et parfois des campagnes politiques qui privilégient le “consommer local”. Les goûts chinois peuvent aussi surprendre : un fromage trop fort ou un vin trop tannique ne plairont pas forcément. Et la concurrence est rude : beaucoup de pays veulent leur part du gâteau chinois.

Mais malgré ces obstacles, le marché reste immense.

Conclusion

En tant qu’expat en Chine, je vois tous les jours comment la bouffe importée change les habitudes de consommation. Dans les dîners avec mes amis chinois, un fromage français ou un chocolat belge devient prétexte à discussion, découverte et prestige.

La Chine importe massivement parce qu’elle veut du choix, de la qualité, et une ouverture sur le monde. Pour les entreprises étrangères, c’est une chance unique — à condition de comprendre la culture locale, d’adapter son offre et de raconter une histoire qui séduit.

Moi, en tant que “Nicoco”, j’ai trouvé mon bonheur : je peux manger mon camembert avec un verre de Bordeaux à Shanghai… et partager ça avec mes amis chinois, qui y voient à la fois un goût nouveau et une connexion avec le reste du monde.

Amour Chine, Le blog qui vous fait partager sa passion pour la Chine

  • Digg
  • Del.icio.us
  • StumbleUpon
  • Reddit
  • RSS

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Notre blog Chine et ses partenaires Cadeau