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Une histoire de Zhuang Zi  (  ZHUANG ZI  : fin du IVeme siecle avant J.C. )

La femme de Tchoang-tzeu étant morte, Hoei-tzeu alla la pleurer, selon l'usage. Il trouva Tchoang-tzeu accroupi, chantant, et battant la mesure sur une écuelle, qu’il tenait entre ses jambes. Choqué, Hoei-tzeu lui dit :— Que vous ne pleuriez pas la mort de celle qui fut la compagnede votre vie et qui vous donna des fils, c 'est déjà bien singulier ;mais que, devant son cadavre, vous chantiez en tambourinant,c'est par trop fort.— Du tout ! dit Tchoang-tzeu. Au moment de sa mort, je fus uninstant affecté. Puis, réfléchissant sur l ' événement, je compris qu’iln’y avait pas lieu. Il fut un temps, où cet être n 'était pas né, n'avaitpas de corps organisé, n'avait même pas un lieu de matière ténue,mais était contenu indistinct dans la grande masse. Un tour de cettemasse lui donna sa matière ténue. qui devint un corps organisé,lequel s'anima et naquit. Un autre tour de la masse, et le voilàmort. Les phases de mort et de vie s'enchainent, comme lespériodes des quatre saisons. Celle qui fut ma femme, dortmaintenant dans le grand dortoir (l'entre -deux du ciel et de laterre), en attendant sa transformation ultérieure. Si je la pleurais,j'aurais l'air de ne rien savoir du destin (de la loi universelle et

inéluctable des transformations). Or comme j'en sais quelque chose , je ne la pleure pas .


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