Le Manhua La BD chinoise.
le Japonais lit un manga et le Chinois, un manhua 漫画 . Qui se parcourt comme chez nous, de gauche à droite
On différencie le terme manhua de lianhuanhua, qui désigne une bande-dessinée plus traditionnelle, même si ce mot est de moins en moins usité
Après le manga japonais, attendez-vous à voir déferler la bande dessinée chinoise. Il ne s'agit pas d'une prédiction, mais d'une décision politique. La Chine, qui sait qu'elle n'est pas forcément aimée dans le monde
on donne des prix Nobel à ses ennemis de l'intérieur
mise sur les arts graphiques pour séduire nos coeurs méfiants.
Cette stratégie d'expansion, baptisée Soft Power, a déjà très bien réussi aux Américains (Hollywood, Disney...) et aux Japonais (Naruto, Miyazaki...).
Ils servent de modèles aux Chinois, confiait Philippe Ôtié, coscénariste d'Une vie chinoise, prix Ouest-France Quai des bulles, lors du festival de BD de Saint-Malo.
Explosion de talents
Depuis 3 ans, ce Français installé en Chine voit sortir de terre de véritables campus d'art, avec école de dessin et studio d'animation dans chaque ville moyenne. Quasiment nul au début des années 2000 (sauf à Hong Kong et Taïwan), le marché de la BD explose. Le magazine Manke, un des titres leaders, tire déjà à 500 000 exemplaires « et double tous les ans ! »
La diffusion classique, en papier, croît à la vitesse du pouvoir d'achat du 1,1 milliard d'habitants de l'intérieur de la Chine.
Quant aux 300 millions de la côte, de Pékin à Shanghai, ils vivent déjà à l'ère du webzine
Notre terre de BD accueille en ce moment ces jeunes pousses chinoises. Elles sont soutenues par des agents, notamment l'éditeur Beijing Total Vision Cultures Spreads, très actif en France. Les maisons d'éditions françaises qui se lancent ont quasiment toutes des partenariats avec lui.
- Dargaud signe Huang Jia Wei, prodige cantonnais qui dessine la série Zaya (avec le Français JD Morvan au scénario).
- Chez Kana, on publie Little Thunder, Chinoise de 20 ans, dessinatrice au style inclassable, aussi hypnotique qu'original dans Kylooe,
- Xiao Bai au trait plus doux (Si loin si proche).
Voir aussi 3 royaumes le livre
Amour Chine,
Le blog qui vous fait partager sa passion pour la Chine
1 commentaires:
Je ne partage pas cet optimisme. Actif sur le marché depuis 5 ans (Editions xioa Pan, et plus gros éditeur de manhuas hors de Chine), je constate effectivement un accroissement des titres parus sur le marché local. Mais ils restent aujourd'hui exclusivement réservés à nu public jeune, voire très jeune, et ont un niveau narratif très en dessous des européens, américains ou japonais. On ne peut pas développer un marché de ce type en faisant peser tous les jours sur les épaules des éditeurs le poids de la censure. Il y a très peu de titres chaque année (pas de statistique officielle sur la BD proprement dite, mais d'après les sondages que j'ai pu faire auprès des studios et éditeurs, moins de 200 Titres par an), et la plupart sont des copies de mangas.
Effectivement, les écoles se créent, mais ce qui intéresse surtout les jeunes dessinateurs, c'est de rentrer dans les grandes sociétés d'animation et jeu vidéo. De surcroît, ceux qui enseignent dans ces écoles sont souvent des artistes chinois autodidactes, auxquels il manque des bases du métier.
Mettre de l'argent sur le tapis ne crée pas des génies...
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