Le prix nobel de la littérature est chinois !
Mo Yan est né en 1955 à Gaomi (province du Shandong), une région « essentielle dans son œuvre, comme Macondo dans celle de Garcia Marquez », notait en 2009 Bertrand Mialaret sur . Après avoir souffert de la faim - comme des dizaines de millions de Chinois
Il souffrira de la faim et d’isolement car il doit quitter l’école pendant la Révolution culturelle : son grand oncle ayant été propriétaire foncier, il est considéré comme un « mauvais élément ». Il garde les animaux, un buffle à poils longs ; il s’en souviendra...
vu sur Rue89
Recruté dans l’armée malgré « une mauvaise origine de classe » il travaille dans une usine de coton et pose sa candidature pour l’armée ; il parvient à s’engager en 1976 malgré une « mauvaise origine de classe ». L’armée lui permet de se former et d’aller à l’université ; il sert dans l’unité des affaires culturelles puis comme professeur et quitte le service en 1997.
Comme d’autres écrivains ayant fait une carrière militaire (Yan Lianke ou Ha Jin aux Etats Unis), il « remercie cette organisation de lui avoir permis d’avoir du temps pour écrire ». « Pourtant, je n’ai jamais écrit sur l’armée. Peut-être un jour je mènerai un projet sur l’armée et la guerre ».
Il commence à publier en 1981 et après « Le Radis de cristal » (Philippe Picquier), c’est le succès du « Clan du Sorgho » considérablement amplifié par le film « Le Sorgho rouge » qu’en tira Zhang Yimou et qui fut primé au Festival de Berlin en 1988.
La dictature du parti et celle du marché
Mo Yan a souvent souligné que la politique est présente dans les
thèmes de ses romans mais que la littérature ne doit pas avoir de
responsabilité politique comme au temps de Mao Zedong ; elle est devenue
plus marginale dans la société et c’est un bon signe.South China Morning Post
Mo Yan « s'est soudain retrouvé au centre d'une frénésie médiatique concernant sa possible nomination comme prix Nobel de littératureMais au lieu de profiter de la lumière des projecteurs, l'auteur de 57 ans a passé son temps à fuir les interviews, de peur d'être accusé de courtiser l'Occident. »
En effet, si les réseaux sociaux et les médias ont beaucoup parlé de lui, le prix Nobel de littérature 2012 s'est fait plutôt discret sur le sujet
« si j'en parle, certaines personnes me critiqueront immédiatement. Les écrivains chinois ont "l'anxiété du prix Nobel". »
C'est en 1981 que l'écrivain publie son premier livre, imposant très vite un style qui lui vaudra une reconnaissance internationale.
« l'un des plus publiés, des plus souvent interdits et des plus largement diffusés illégalement de tous les écrivains chinois. »
Libération
« Mo Yan, romancier prodigieux, pas seulement prolifique et parfaitement traduit, a conquis de par le monde des centaines de milliers de lecteurs admiratifs, écrit Claire Devarrieux dans . Du Clan du sorgho au Supplice du santal, de l’Enfant de fer à Beaux Seins, Belles Fesses, en passant par des textes brefs et plus ou moins mystérieux comme la Carte au trésor ou Explosion, la créativité de Mo Yan est admirable, comment ne pas s’incliner ? »
« Mo est un « maximaliste » (s'il existe un tel mot), un écrivain qui fouille en profondeur la langue chinoise pour ses qualités expressives. Il est ainsi un écrivain dont l'œuvre fait appel à tous les sens. Enfin, il est particulièrement doué pour la défamiliarisation, en créant des réalités nouvelles et saisissantes avec sa prose »
Amour Chine,
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