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La Chine et la bouffe importée : un marché d’opportunités

Quand je suis arrivé en Chine, je pensais naïvement que j’allais devoir me passer de fromage, de vin ou de chocolat français. À l’époque, dans mon supermarché de quartier, il y avait bien quelques produits étrangers, mais c’était rare et cher. Dix ans plus tard, le paysage a complètement changé : la Chine est devenue l’un des plus grands importateurs de produits alimentaires au monde. Et pour un expat qui vit ici, c’est une révolution au quotidien – mais aussi une gigantesque opportunité économique.

Des rayons qui racontent une histoire

Quand je fais mes courses dans un supermarché haut de gamme de Shanghai ou de Pékin, je suis toujours frappé par la diversité des produits importés : vin de Bordeaux, saumon de Norvège, bœuf australien, huile d’olive espagnole, chocolat suisse, bière allemande. Même les grandes enseignes locales comme Hema (盒马, propriété d’Alibaba) ou Ole’ affichent des rayons “进口食品” (produits importés) bien fournis.

La demande est là, portée par une classe moyenne urbaine qui veut consommer “mieux”, avec plus de variété et une image de qualité. Pour mes amis chinois, manger un steak de bœuf importé, boire un verre de vin rouge français ou offrir des biscuits européens, c’est un signe de statut social, mais aussi une expérience culturelle. 

Pourquoi la Chine importe autant

Il y a plusieurs raisons simples :

  1. Sécurité alimentaire : les scandales passés (comme celui du lait contaminé en 2008) ont marqué les esprits. Beaucoup de consommateurs font confiance aux labels étrangers.

  2. Goût pour l’exotisme : essayer de nouvelles saveurs, c’est tendance, surtout chez les jeunes urbains.

  3. Pouvoir d’achat en hausse : une partie croissante de la population peut se permettre d’acheter des produits importés régulièrement.

  4. Insuffisance locale : certaines filières, comme le lait ou le bœuf de haute qualité, ne suffisent pas à couvrir la demande.

Résultat : la Chine importe massivement. Fruits tropicaux, produits laitiers, viande, céréales, boissons alcoolisées… tout y passe.

Top produits vendus en importé d'après seoagencychina 



Anecdote d’expat : le fromage et moi

Je me souviens de ma première mission à Pékin, quand j’avais eu une envie folle de fromage. lol 

 À l’époque, trouver un camembert relevait du parcours du combattant. Aujourd’hui, dans les grandes villes, il y a des rayons entiers de fromages importés, et même des bars à fromage ! Quand j’ai fait découvrir un plateau de fromages français à mes collègues chinois, ils étaient intrigués, certains un peu rebutés par l’odeur, mais au final séduits par l’expérience.

Ce genre de moment me fait réaliser que derrière chaque produit importé, il y a une histoire de découverte culturelle.

Opportunités pour les entreprises étrangères

De mon point de vue d’expat observateur, les opportunités sont énormes, à condition de comprendre le marché chinois : 

  • Positionner la qualité et la sécurité : les consommateurs chinois attachent une grande importance aux labels, aux certifications, et à l’image de marque.

  • S’appuyer sur l’e-commerce : les plateformes comme Tmall Global, JD Worldwide ou Kaola permettent d’importer et de vendre directement aux consommateurs sans passer par les circuits traditionnels.

  • Raconter une histoire : en Chine, la provenance compte autant que le produit. Dire qu’un vin vient de Bordeaux ou qu’un chocolat est fabriqué en Suisse, c’est un argument puissant.

  • Adapter le marketing : les campagnes doivent parler aux jeunes générations connectées, souvent via WeChat, Douyin (TikTok chinois) ou Xiaohongshu.

  • Penser aux cadeaux (礼品, lǐpǐn) : beaucoup de produits importés sont achetés comme présents pour la famille, les amis ou les partenaires d’affaires. 

China becomes world's largest food importer

Le vin et les fruits : deux exemples marquants

  • Le vin : en tant que Français, je ne peux pas m’empêcher de sourire en voyant le succès du vin importé. Certes, l’Australie, le Chili et l’Espagne sont très présents, mais la France reste un symbole. Mes amis chinois adorent apprendre à “déguster”, même si souvent ils mélangent le vin avec du soda ou le boivent cul-sec pendant les banquets.

  • Les fruits : la Chine importe énormément de cerises du Chili, de durians de Thaïlande ou de mangues des Philippines. Ces fruits sont devenus des produits à la mode, offerts pendant le Nouvel An chinois ou consommés comme des articles de luxe.

Les défis à ne pas sous-estimer

Bien sûr, tout n’est pas simple. Il y a des barrières réglementaires, des droits de douane, et parfois des campagnes politiques qui privilégient le “consommer local”. Les goûts chinois peuvent aussi surprendre : un fromage trop fort ou un vin trop tannique ne plairont pas forcément. Et la concurrence est rude : beaucoup de pays veulent leur part du gâteau chinois.

Mais malgré ces obstacles, le marché reste immense.

Conclusion

En tant qu’expat en Chine, je vois tous les jours comment la bouffe importée change les habitudes de consommation. Dans les dîners avec mes amis chinois, un fromage français ou un chocolat belge devient prétexte à discussion, découverte et prestige.

La Chine importe massivement parce qu’elle veut du choix, de la qualité, et une ouverture sur le monde. Pour les entreprises étrangères, c’est une chance unique — à condition de comprendre la culture locale, d’adapter son offre et de raconter une histoire qui séduit.

Moi, en tant que “Nicoco”, j’ai trouvé mon bonheur : je peux manger mon camembert avec un verre de Bordeaux à Shanghai… et partager ça avec mes amis chinois, qui y voient à la fois un goût nouveau et une connexion avec le reste du monde.

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Data centers: au cœur de la course à l’IA

Data centers en Chine : au cœur de la course à l’IA

Vivre en Chine, c’est un peu comme observer une machine géante en mouvement permanent. Tout avance vite, parfois trop vite pour que l’on ait le temps de tout comprendre. Et ces dernières années, il y a un mot que j’entends partout : 算力 (suànlì), littéralement “la puissance de calcul”. C’est devenu un sujet national.

Quand les villes construisent des cathédrales numériques

En Europe, on parle beaucoup d’intelligence artificielle, mais en Chine, on construit carrément les murs qui la portent. Dans les grandes métropoles comme Shanghai ou Pékin, on voit émerger d’immenses bâtiments modernes, sans vitres, bardés de climatiseurs industriels : les data centers. Ce sont les cathédrales numériques de l’ère moderne, conçues pour abriter des dizaines de milliers de serveurs et fournir la puissance nécessaire aux modèles d’IA.

Un collègue chinois m’a dit un jour : “没有算力,就没有人工智能。” (“Pas de puissance de calcul, pas d’intelligence artificielle.”) Et c’est exactement ça : sans ces centres de données, impossible d’entraîner ou de faire tourner les modèles qui nourrissent la traduction instantanée, les recommandations de vidéos ou la reconnaissance vocale que j’utilise tous les jours sur mon téléphone.

Le désert transformé en hub numérique

Un des paradoxes qui m’a marqué : la Chine construit beaucoup de ces centres dans des endroits où je ne pensais jamais voir de haute technologie. Dans le Xinjiang, en Mongolie intérieure ou dans le Qinghai, au milieu de paysages désertiques, surgissent des complexes futuristes alimentés par des lignes électriques géantes.

Quand j’ai voyagé dans ces régions, j’ai été frappé par le contraste : d’un côté, des montagnes arides, des pâturages immenses ; de l’autre, un centre ultramoderne climatisé en permanence pour refroidir des GPU dernier cri. C’est comme si la Chine voulait transformer ses “vides” géographiques en réservoirs numériques.

"L’électricité, carburant de l’IA" explique Aventech 



La première question qu"on m'a  posée : mais comment font-ils pour alimenter tout ça ? Un ami ingénieur m’a expliqué que l’électricité est le nerf de la guerre. Tableautier , sa société aventech ici Ces centres consomment autant qu’une ville entière. Mais la Chine a un avantage : un réseau électrique extrêmement dense, capable d’absorber ces nouvelles charges.

J’ai vu de mes propres yeux, dans certaines provinces, des champs de panneaux solaires qui s’étendent à perte de vue, et d’immenses éoliennes tournant sans arrêt. Souvent, cette énergie renouvelable est directement injectée dans les data centers voisins. L’idée est simple : utiliser les ressources naturelles locales pour alimenter l’IA nationale.

Une fierté nationale

La Chine vit la course à l’IA comme un enjeu de souveraineté. Ici, on parle beaucoup de 自主研发 (“développement autonome”). Ce n’est pas seulement de l’orgueil, c’est une nécessité : les puces étrangères ne sont pas toujours accessibles, alors on mise sur des alternatives locales.

Lors d’une visite professionnelle à Shenzhen, j’ai rencontré des jeunes ingénieurs qui travaillaient sur des accélérateurs conçus en Chine. Leur discours était clair : “Nous devons compter sur nous-mêmes”. On sent une énergie incroyable, une volonté de combler le retard technologique le plus vite possible.

Anecdote d’expat

Un soir, dans un dîner avec des amis chinois à Pékin, le sujet est venu sur la table : “Et toi, Nicoco, que penses-tu de tous ces data centers ?” J’ai répondu honnêtement : “Chez moi, en Europe, on en parle comme d’un problème écologique. Ici, vous les voyez comme des opportunités.” Ils ont ri et m’ont dit : “En Chine, nous construisons d’abord, nous optimisons ensuite. Mais nous n’avons pas peur de la taille.”

Cette phrase résume bien la différence de mentalité. Là où l’Occident débat et hésite, la Chine fonce, teste, ajuste en cours de route.

La Chine numérique que je vis au quotidien

Pour Yang, ce n’est pas un concept abstrait. Tous les jours, j’utilise des services qui reposent sur cette puissance de calcul : traduction instantanée quand je lis des documents en chinois, assistants intelligents pour réserver mes billets de train, reconnaissance faciale à l’entrée des immeubles.

Quand je vois un nouveau data center sortir de terre, je comprends qu’il ne s’agit pas seulement de câbles et de serveurs : c’est la colonne vertébrale invisible qui alimente ma vie d’expat ici.

Conclusion

Les data centers chinois ne sont pas seulement des bâtiments techniques, ce sont les usines du futur. Ils reflètent la vision du pays : massif, rapide, déterminé. Pour un expat comme moi, c’est fascinant d’assister à cette transformation. On se dit parfois que tout va trop vite, que le coût écologique est énorme, mais impossible de nier l’évidence : la Chine est en train de bâtir la plus grande infrastructure numérique du monde.

Et moi, au milieu de tout ça, je regarde, je vis, et je me dis : “这真是一个新时代。” (“C’est vraiment une nouvelle ère.”)

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WeChat en 2025 : la vie au quotidien par un expat en Chine

Quand je dis à mes amis en France que je vis en Chine, je plaisante souvent : “ici, ton téléphone, c’est presque ton corps”. Et au cœur de cette relation quasi organique entre moi et mon smartphone, il y a WeChat (微信, Wēixìn), la super-application de Tencent qui a remplacé à peu près tout ce que j’utilisais sur mon ordinateur ou avec des cartes bancaires traditionnelles.

WeChat, “la vie dans une appli”



Depuis 2011, WeChat a beaucoup évolué : ce n’est plus seulement une application de messagerie, mais un écosystème complet. En 2025, elle regroupe :

  • messagerie texte, vocale, appels audio et vidéo — qui fonctionnent même quand le réseau est instable, un vrai plus quand tu te promènes dans des zones moins bien couvertes. 

  • WeChat Pay, le porte-monnaie numérique universel en Chine, indispensable pour quasiment tous les achats : le petit restaurant de rue, la livraison de repas, le taxi, les achats en ligne ou les transports.  

  • les mini programmes intégrés : pas besoin de télécharger une application pour commander à manger, réserver un taxi, acheter des titres de transport ou même acheter des billets de train entre villes. Tout se fait dans WeChat. 

  • le scanner de QR codes, presque omniprésent — carte de visite, menu, paiement, transferts d’argent, connexion WiFi, tout passe par un QR code. 

  • un fil “Moments” (朋友圈, péngyou quān) pour partager photos, textes, vidéos avec ses amis — mais dans un cercle privé, ce n’est pas un réseau social ouvert comme Facebook : seules les personnes avec qui on est mutuellement “amis” peuvent voir. 

  • une traduction intégrée des messages, très utile quand je reçois un texte chinois et que je veux comprendre rapidement ce que mon correspondant vient de m’envoyer, ou inversement.  

Bref : pour vivre en Chine, WeChat n’est pas optionnel. C’est l’outil central de communication, d’organisation de vie, de paiement et même de socialisation. 

Lire aussi marketing Chine tendances WeChat 2025 

Mon quotidien via WeChat en Chine

Je me souviens d’une anecdote : j’avais décidé, un dimanche soir, de dîner avec des amis chinois dans un quartier réputé pour ses petits restaurants de rue. J’ai envoyé un message de groupe : “大家晚上好,要去吃什么?” (“Salut tout le monde, qu’est-ce qu’on mange ce soir ?”). Quelques secondes après, un mini programme a été partagé avec un lien vers une carte interactive des restos “proches et bien notés”, avec réservation possible via WeChat. Quelques minutes plus tard, WeChat Pay est intervenu pour que je paie ma part du repas — je montre mon QR code, l’un des amis scanne, et tout est réglé. Pas de partition entre manger, payer, et se synchroniser.

Quelques jours plus tard, j’ai utilisé un mini programme pour acheter des billets de train à bas coût entre Chengdu et Chongqing. J’ai payé via WeChat Pay, tout s’est fait dans l’appli, et j’ai reçu directement le billet sur mon WeChat — j’ai juste eu à présenter le QR code à la gare.

Un autre moment marquant : je faisais visiter la ville à un collègue étranger de passage, et comme j’ai eu un petit souci de data mobile (la carte SIM locale était capricieuse), j’ai partagé ma position en temps réel dans un chat WeChat en groupe. Mon collègue a vu exactement où j’étais et m’a retrouvé sans problème dans le dédale des ruelles commerçantes.

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Pourquoi les Chinois aiment investir dans l’immobilier à l’étranger


Quand on vit en Chine, on entend souvent cette phrase : “买房子是最重要的” (mǎi fángzi shì zuì zhòngyào de – acheter une maison est la chose la plus importante). Elle résume parfaitement la place centrale de l’immobilier dans la culture chinoise. Mais depuis quelques années, ce désir ne se limite plus aux frontières nationales : de nombreux Chinois cherchent à investir à l’étranger.




En tant qu’expat en Chine, j’ai souvent entendu mes amis ou collègues parler de leurs projets immobiliers au Canada, en Australie, aux États-Unis, ou même en Europe. Alors, pourquoi cette tendance ?

1. La culture du “propriétaire”

En Chine, posséder un logement n’est pas seulement une question de confort : c’est un signe de stabilité, de respectabilité, et même une condition quasi indispensable pour se marier. Beaucoup de familles considèrent qu’un homme doit avoir un appartement pour pouvoir fonder une famille.

Mais dans les grandes villes chinoises, les prix de l’immobilier ont flambé à des niveaux astronomiques. Résultat : certains préfèrent tourner leur regard vers l’étranger, où les prix peuvent paraître plus abordables pour eux, ou au moins plus stables.

2. Diversification et sécurité

L’immobilier en Chine est souvent perçu comme risqué ces dernières années. Les grandes entreprises comme Evergrande ou Country Garden ont connu de grosses difficultés, et ça a ébranlé la confiance de nombreux investisseurs locaux.

"Investir à l’étranger devient alors une manière de diversifier son patrimoine. Acheter un appartement à Vancouver, Ile Maurice Londres ou Paris, c’est pour beaucoup un moyen de sécuriser ses économies, de mettre son argent “à l’abri” dans un environnement jugé plus stable." explique Stéphanie qui acceuille de nombreux clients Chinois à l'ile maurice dans son agence kezia 



3. L’éducation des enfants

C’est un des arguments les plus fréquents. Beaucoup de familles chinoises rêvent d’envoyer leurs enfants étudier à l’étranger. Acheter un appartement près d’une université, que ce soit à Sydney, Boston ou Lyon, devient alors un double investissement : logement pour l’enfant, et patrimoine qui prend de la valeur sur le long terme.

Je me souviens d’une collègue qui avait acheté un petit studio à Toronto, simplement parce qu’elle espérait que sa fille aille étudier là-bas dix ans plus tard. Pour elle, c’était un projet de vie familiale autant qu’un investissement financier.

4. Un statut social

Dire qu’on a un bien immobilier à l’étranger, c’est aussi un signe de réussite. Dans certaines conversations que j’ai eues avec des amis chinois, il y avait presque une fierté à dire : “J’ai un appartement à Melbourne” ou “J’ai acheté à Dubaï.”

Dubai 4e destination pour les chinois investisseurs. 


C’est un symbole de modernité, d’ouverture au monde, et d’aisance financière. En Chine, où la réussite est souvent affichée (montres, voitures, voyages), posséder un bien immobilier à l’étranger est une nouvelle manière de montrer son statut.




5. Préparer un plan B

Il y a aussi une dimension plus pragmatique : beaucoup de familles chinoises voient l’investissement à l’étranger comme une façon de préparer un plan B. Avoir un pied-à-terre hors de Chine peut faciliter une éventuelle émigration, ou au moins offrir une option de repli en cas de changement économique ou politique.

Un ami m’a confié un jour : “On ne sait jamais de quoi demain sera fait, alors autant avoir une porte de sortie.”

6. Des circuits bien rodés

Ce qui m’a impressionné, c’est à quel point le marché s’est structuré autour de cette demande. En Chine, on trouve des salons entiers dédiés à l’immobilier à l’étranger. Des agences spécialisées proposent des packs “clé en main” : achat, gestion, location, voire obtention de visas via l’investissement.

Un samedi, par curiosité, je suis allé à un de ces salons à Shanghai. On y voyait des stands de promoteurs canadiens, australiens, français, avec brochures en chinois et traducteurs prêts à répondre à toutes les questions. L’ambiance était presque celle d’un supermarché de l’immobilier international.

Anecdote d’expat

J’ai un ami chinois, ingénieur à Pékin, qui a acheté un appartement à Lisbonne. Quand je lui ai demandé pourquoi il avait choisi le Portugal, il m’a répondu : “Le climat est agréable, c’est en Europe, et c’est moins cher que Paris ou Londres. Et surtout, ça me donne un visa pour voyager plus facilement.”

Il n’avait pas prévu d’y habiter, mais pour lui, c’était une porte ouverte sur un autre monde, un investissement “utile”.

Donc... 

Les Chinois aiment investir dans l’immobilier à l’étranger pour des raisons multiples : culture de la propriété, recherche de stabilité, projets éducatifs, statut social, ou encore sécurité pour l’avenir.

En tant qu’expat, je trouve fascinant de voir à quel point cet appétit immobilier reflète les priorités profondes de la société chinoise : la famille, l’éducation, la sécurité, et le désir d’ouverture sur le monde.

Alors, la prochaine fois que vous croiserez un Chinois qui vous parle de son appartement à Vancouver ou à Paris, ne voyez pas seulement un investisseur avisé : voyez aussi une personne qui construit un projet de vie, mêlant traditions locales et aspirations globales.

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脉脉 (Màimài). Feedback d'un Expat

Maimai : le LinkedIn chinois qui façonne le réseautage professionnel

Quand on vit en Chine en tant qu’expatrié, il est impossible de passer à côté des différences profondes dans la manière dont les gens communiquent, travaillent et entretiennent leurs réseaux. En Occident, le réflexe est souvent LinkedIn. Ici, LinkedIn a disparu du paysage numérique : d’abord réduit à une version simplifiée appelée InCareer, puis totalement retiré du marché en 2023. Dans ce vide, une plateforme a pris le relais et s’est imposée : 脉脉 (Màimài).

Qu’est-ce que Maimai ?

Maimai se présente comme une application de réseautage professionnel. Son nom en chinois, 脉脉, évoque les “connexions” ou les “liens subtils” qui circulent entre les gens. Là où LinkedIn insiste sur le CV en ligne et la vitrine publique, Maimai met l’accent sur la conversation, l’échange et une forme de communauté semi-anonyme.

On peut y trouver :

  • des profils professionnels, bien sûr,

  • des offres d’emploi,

  • mais surtout des discussions de groupes, des “moments” partagés par les utilisateurs, parfois anonymes, où l’on parle de son entreprise, de sa carrière ou de ses ambitions.

C’est un mélange entre un réseau social et une plateforme de job hunting, avec une dose d’anonymat qui change tout.

L’anonymat, une particularité chinoise

L’une des grandes différences avec LinkedIn, c’est que sur Maimai, beaucoup d’utilisateurs postent de manière anonyme. Pourquoi ? Parce que cela leur permet d’exprimer leurs frustrations ou leurs ambitions sans risquer de froisser leur entreprise ou leurs supérieurs.

J’ai été surpris la première fois que j’ai vu un fil de discussion où des employés de grandes entreprises comme Alibaba, Huawei ou ByteDance discutaient librement de leurs salaires, de leurs conditions de travail ou des stratégies internes de leur boîte. En France, un tel niveau de transparence m’aurait semblé impensable. Ici, Maimai devient une soupape : un lieu où les professionnels osent dire ce qu’ils pensent, protégés par l’anonymat.

Un ami chinois Marcus Zhan, m’a expliqué un jour : “在脉脉上,你可以说真话。” (zài Màimài shàng, nǐ kěyǐ shuō zhēnhuà – sur Maimai, tu peux dire la vérité).



Une mine d’informations pour les chercheurs d’emploi

Pour un expat comme moi, Maimai est aussi un outil précieux pour comprendre le marché du travail local. Les discussions anonymes révèlent des choses qu’aucun site officiel ne dira : la culture d’entreprise réelle, les tensions internes, les salaires pratiqués, les avantages cachés.

Un exemple concret : en cherchant à mieux comprendre le secteur de la tech à Shenzhen, j’ai trouvé sur Maimai des témoignages d’ingénieurs expliquant en détail le rythme du fameux “996” (travailler de 9 h à 21 h, six jours sur sept). Ce genre de retour brut permet de voir au-delà des brochures corporate et d’anticiper ce qui nous attend si on envisage de rejoindre une entreprise chinoise.

Maimai et le guanxi

En Chine, tout le monde connaît le concept de 关系 (guānxì) : l’importance des relations personnelles et professionnelles. Plus qu’un carnet d’adresses, c’est un système de confiance mutuelle qui ouvre des portes. Maimai s’inscrit dans cette logique : il ne s’agit pas seulement d’afficher son CV, mais de cultiver des liens, visibles ou invisibles, entre collègues, amis et amis d’amis.

Lorsque j’ai commencé à utiliser l’application, j’ai rapidement reçu des demandes de connexion de personnes que je ne connaissais pas directement, mais qui avaient “un ami commun” ou qui travaillaient dans le même secteur. Ces micro-connexions reflètent bien la mentalité chinoise : tout lien, même lointain, peut un jour se révéler utile.

Différences culturelles avec LinkedIn

Pour moi, la différence clé est dans l’usage. LinkedIn est très orienté vers la visibilité publique et le “personal branding” : on publie un article, on affiche ses réussites, on soigne son image. En Chine, sur Maimai, c’est plus subtil :

  • On s’informe en lisant ce que les autres disent de leur entreprise.

  • On partage parfois ses frustrations sous couvert d’anonymat.

  • On utilise l’application comme un outil de recrutement direct, notamment via BOSS直聘, intégré à certains usages.

Le ton est souvent moins officiel, plus cru, mais aussi plus sincère.

Mon expérience personnelle

En tant qu’expat, j’ai voulu tester Maimai pour élargir mon réseau. La première étape a été de créer un profil en chinois, avec mon parcours, mes expériences et mes compétences. J’ai découvert que le simple fait d’écrire en mandarin, même imparfaitement, ouvrait beaucoup plus de portes. Les Chinois apprécient l’effort.

Une anecdote marquante : j’avais posté anonymement une question sur la perception des étrangers dans les grandes entreprises technologiques. J’ai reçu une vingtaine de réponses en une heure, certaines très critiques (“外企员工太贵了” – “les étrangers coûtent trop cher”), d’autres encourageantes (“有国际经验的人能带来新视角” – “les gens avec une expérience internationale apportent une nouvelle vision”). Cet échange m’a donné une vision beaucoup plus réaliste de ma position sur le marché chinois que n’importe quel rapport officiel.

Les limites de Maimai

Bien sûr, tout n’est pas parfait. L’anonymat entraîne aussi des rumeurs et parfois de la désinformation. Il faut apprendre à lire entre les lignes, à croiser les témoignages. De plus, l’application reste très centrée sur les grandes entreprises chinoises, ce qui peut frustrer un expat dans un secteur plus niche.

Enfin, Maimai est profondément chinois : interface, codes culturels, références. Pour quelqu’un qui ne maîtrise pas la langue, l’expérience peut être déroutante. Mais c’est aussi une formidable école de culture locale.

Conclusion

Aujourd’hui, alors que LinkedIn a quitté la Chine, Maimai s’est imposé comme l’espace incontournable du réseautage professionnel. C’est un miroir de la société chinoise : collectif, pragmatique, parfois opaque mais toujours dynamique.

Pour un expat comme moi, alias Nicoco, c’est à la fois une fenêtre et un terrain d’apprentissage. Une fenêtre sur ce que pensent vraiment les travailleurs chinois, et un terrain où je peux tisser mes propres guanxi, petit à petit.

Alors, si vous voulez comprendre la Chine de l’intérieur, au-delà des clichés et des discours officiels, je vous conseille d’oser télécharger Maimai, de créer un profil en chinois, et de plonger dans ce réseau fascinant. Vous y découvrirez un monde où la vérité se cache parfois derrière l’anonymat, mais où les connexions – les 脉脉 – sont bien réelles.

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LinkedIn en Chine 领英 Lǐngyīng en chinois

Le LinkedIn international (领英 Lǐngyīng en chinois) a longtemps été disponible en Chine, mais depuis 2021-2023, la situation a changé :

  • Avant 2021 : LinkedIn était le seul grand réseau social occidental encore accessible en Chine, contrairement à Facebook, Twitter, Instagram, etc., bloqués par le "Grand Firewall".

  • 2021 : LinkedIn a annoncé la fermeture de sa version complète en Chine à cause des contraintes réglementaires.

  • 2023 : La version allégée qui s’appelait InCareer (领英职场) a aussi été arrêtée.

👉 Aujourd’hui (2025) : il n’y a plus de LinkedIn en Chine. Les professionnels utilisent surtout des plateformes locales comme :

  • 脉脉 (Maimai) : une sorte de LinkedIn chinois, très populaire pour le réseautage et les offres d’emploi.

  • 智联招聘 (Zhilian Zhaopin) ou 前程无忧 (51job) : davantage orientés sur la recherche d’emploi.

  • BOSS直聘 (BOSS Zhipin) : application très dynamique pour entrer directement en contact avec les recruteurs.

Beaucoup de Chinois, surtout dans les grandes villes, continuent d’utiliser LinkedIn via VPN, mais ce n’est pas l’outil dominant localement.

👉 Pour un expat comme toi (Nico  😉), ça veut dire :

  • Pour réseauter avec des étrangers en Chine : LinkedIn reste utile, mais tu devras passer par VPN.

  • Pour t’intégrer au marché local : mieux vaut avoir un compte sur Maimai (脉脉), et si tu cherches du travail, aussi sur BOSS直聘.


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pourquoi la Chine est devenue un leader technologique en 2025 !

Salut à tous ! Je suis un expat vivant en Chine depuis plus de 15 ans, et travaille pour une boite française... en tant qu’observateur privilégié, je peux vous dire pourquoi la Chine est devenue un leader technologique en 2025. Ce n’est pas juste une question d’investissements massifs, mais aussi d’une culture d’adaptation et d’une collaboration unique entre le gouvernement, les entreprises et la société. Voici 10 choses remarquables que je vis au quotidien, qui illustrent cet avancement :

  1. Paiements mobiles omniprésents : Que ce soit pour acheter un baozi au marché ou payer un taxi, WeChat Pay et Alipay règlent tout en quelques secondes. Même les petits vendeurs de rue ont abandonné le cash, un niveau d’adoption que je n’ai vu nulle part ailleurs.
  2. Transport ultra-rapide : À Chengdu, où je vis, le métro est ponctuel, abordable et couvre toute la ville. Et avec le Hyperloop testé à 1000 km/h entre Pékin et Shanghai, je sais que mes trajets futurs seront révolutionnés.
  3. Livraisons éclair : Commandez un repas ou un gadget sur Taobao, et en 30 minutes, un coursier à scooter électrique sonne à ma porte. Cette logistique ultra-efficace repose sur une IA qui optimise les itinéraires en temps réel.
  4. IA dans la vie quotidienne : Mon assistant vocal, développé par Baidu, me réveille, me donne la météo et traduit des menus en mandarin. C’est plus fluide que Siri, et ça montre leur avance en traitement du langage naturel.
  5. Robots et automation : Dans les restaurants locaux, des robots servent les plats, et dans les usines près de chez moi, des bras mécaniques assemblent des drones. C’est impressionnant de voir cette automatisation à petite échelle.
  6. 5G partout : Ma connexion 5G à Chengdu est si rapide que je télécharge des films en quelques secondes. Même dans les zones rurales où je voyage, le réseau est fiable, un exploit logistique incroyable.
  7. Santé connectée : Lors de ma dernière visite médicale, un scanner AI a analysé mes résultats en 5 minutes, et mon dossier est accessible via une app. Ça réduit les files d’attente et améliore les diagnostics.
  8. Éducation en ligne avancée : Mes amis chinois utilisent des plateformes comme Tencent Class pour des cours interactifs en réalité augmentée. Leurs enfants apprennent la programmation dès 8 ans, un niveau que je trouve fascinant.
  9. Véhicules électriques : Les rues sont remplies de Tesla et de BYD, avec des stations de recharge partout. Lors d’un récent voyage à Shenzhen, j’ai vu des bus autonomes électriques en action, une première pour moi.
  10. Surveillance intelligente : Les caméras avec reconnaissance faciale me suivent partout, du supermarché au métro. Ça peut sembler intrusif, mais ça rend les rues sûres, et je n’ai jamais eu de problème de vol en 15 ans.



Vivre ici, c’est voir une nation qui transforme ses défis – population massive, urbanisation rapide – en moteurs d’innovation. Le gouvernement pousse des plans comme "Made in China 2025", mais c’est l’enthousiasme des gens pour adopter ces techs qui fait la différence. Cela dit, ça vient avec des compromis, comme la censure ou la dépendance aux données. Mais pour un techie comme moi, c’est un terrain de jeu fascinant !




Pourquoi la Chine est en avance en tech et électricité, industrie... bonne question.

je peux expliquer pourquoi la Chine domine aujourd’hui l’industrie et l’électricité en 2025, ce mercedi de juillet. Cette avance repose sur une combinaison de stratégie nationale, d’investissements massifs et d’une exécution pragmatique. Voici les raisons clés, illustrées par des observations concrètes :

  1. Investissements massifs dans l’infrastructure électrique : Le plan "Made in China 2025" a propulsé des projets comme le réseau de lignes à ultra-haute tension (UHV), transportant 1,1 milliard de kWh entre le nord et le sud. À Chengdu, où je vis, je vois ces lignes alimenter des usines 24/7.
  2. Production d’énergie renouvelable : La Chine représente 40 % de la production mondiale de panneaux solaires et d’éoliennes. Près de chez moi, des fermes solaires gigantesques dans le désert de Gobi produisent assez pour alimenter des millions de foyers.
  3. Automatisation industrielle avancée : Les usines locales utilisent des robots et des systèmes IoT pour assembler des équipements électriques. J’ai visité une usine à Shenzhen où des bras robotiques produisent des transformateurs en série, réduisant les coûts de 30 %.
  4. Maîtrise des semi-conducteurs : Malgré les sanctions, SMIC a développé des puces 7 nm pour l’industrie électrique. À Shanghai, j’ai vu ces puces intégrer des onduleurs solaires, boostant leur efficacité de 15 %.
  5. Normes et innovations locales : La norme GB/T 36276 pour les ensembles électriques rivalise avec la CEI 61439. Dans un projet local, j’ai observé des tableaux conformes qui résistent à +50 °C, surpassant les standards européens. (Ok je suis un gros Ingé) 
  6. Politique de substitution des importations : Le gouvernement subventionne les entreprises pour remplacer les technologies étrangères. À Guangzhou, une usine que je connais a remplacé des composants Siemens par des équivalents chinois, économisant 20 %.
  7. Formation technique rapide : Des millions d’ingénieurs sont formés chaque année. Lors d’un salon à Pékin, j’ai rencontré des jeunes diplômés concevant des batteries solides pour Huawei, prêtes en 2025.
  8. Échelle de production : La Chine produit 60 % des transformateurs mondiaux. À Wuxi, j’ai vu une usine livrer 500 unités par mois, une cadence impossible ailleurs.
  9. Recherche collaborative : Des partenariats entre Tsinghua University et des firmes comme CATL ont abouti à des batteries lithium-fer avec 3000 cycles. J’utilise un scooter électrique local qui tient 5 ans grâce à ça.
  10. Adaptation aux besoins locaux : Avec 1,4 milliard d’habitants, les solutions sont surdimensionnées. À Wuhan, j’ai vu un réseau intelligent gérer des pics de demande avec une précision inégalée, grâce à l’IA.
Un témoignage de Romain, jeune expat en Chine 



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