YANGSHUO SHOW CHAUD
Ce show, probablement le plus grand spectacle de plein air de Chine avec ses 600 figurants a été créé par le célèbre cinéaste Zhang Yimou, le même qui a mis en scène la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin 2008. En cette période creuses, les touristes se font plus rares et ne seront de retour qu’à partir du Nouvel An chinois.
La petite salle, aménagée dans l’infractuosité d’une grotte, était déjà pour le moins incongrue. Puis le spectacle commença avec son défilé de danseuses aguicheuses, à la démarche un peu maladroite et à la beauté standardisée.
Dur comparaison avec le grand show nocturne. Je m’attendais à mieux… Et puis surprise ! Plusieurs de ces danseuses se révélèrent être des hommes, ou plutôt des transsexuels, laissant les spectateurs locaux avec un mélange d‘incrédulité et de curiosité, ceux-ci étant peu habitués aux affres des grandes cités.
L’animateur, mi-bateleur, mi-clown, nous présenta pendant plus de trente minutes ces deux hommes qui étaient devenus femmes à la suite d'une opération chirurgicale, et invita les spectateurs à leur poser des questions.
Rien ne nous est alors épargné sur le parcours de leur transformation, la manière dont ils l’ont vécue, et dont on imagine qu’elle fut difficilement acceptée par leur entourage.
C’est en 2004 qu’a eu lieu le premier mariage chinois d’un transsexuel, celui de Zhang, un coiffeur originaire du Sichuan. Même si le gouvernement a donné son feu vert à l'union, la société a été lente à accepter un événement qui rompt avec les valeurs de la tradition confucéenne sur la famille et la sexualité.
"Au début, quand j'ai voulu me faire opérer pour changer de sexe, les gens n'ont pas compris", dit Zhang Lin d'une voix qui laisse transparaître son identité d'origine. "On a dit toutes sortes de choses, on m'a qualifiée de bizarroïde".
Elle se souvient que petit garçon déjà, elle aimait se travestir en fille et se maquiller et "faire des trucs de fille", malgré la désapprobation de ses parents.
Sous la pression de sa famille et de la société, Zhang a tenté de mener une vie d'homme, allant jusqu'à épouser une femme et avoir un enfant.
Le fait qu'après toutes ces épreuves elle puisse maintenant réaliser son rêve en dit long sur les transformations de la Chine que certains analystes font remonter à l'éradication de nombreuses traditions pendant les premières décennies du régime communiste.
"La Révolution culturelle a brisé de nombreux tabous et a ouvert la voie à une attitude plus libérale sur la sexualité", estime Joseph Cheng, de la City University de Hong Kong.
Autre facteur, aujourd'hui, même les campagnes sont touchées par les bouleversements d'une société en pleine industrialisation et urbanisation.
"80% des hommes d'ici vont travailler à la ville. Ils sont confrontés aux nouvelles mentalités et quand ils reviennent, ils introduisent ces changements dans la population locale". Source Courrier International
Le spectacle s’est terminé en apothéose avec un striptease de notre vedette qui nous révéla une composition picturale descendant jusqu’en bas du dos.
Là aussi il suffit de parcourir le net pour s‘apercevoir que c‘est une discipline très appréciée des Chinois.
Sans doute les amateurs de sensualité féminine, confrontés à une sensure anti-pornographique, se retrouvent sans complexe derrière les valeurs artistiques de la peinture sur corps. L’oeuvre perçue comme un habile cache-sexe, est alors tolérée par le Parti. Mais après tout il n’y a peut-être rien d’hypocrite là-dessous, juste le plaisir de l’art ou l’art de se faire plaisir…
Photo d'une Hôtesse d'accueil au Festival de Yangji en Chine faisant la promotion des Jeux Olympiques de Pékin 2
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